Décédé subitement dimanche, à l’âge de 50 ans, le musicien de Zillisheim, près de Mulhouse, se produisait dans toute la France et en Europe.
« Quand il jouait, il était toujours gai, souriant. C’était pour lui le moment le plus joyeux », se souvient Titine, la femme de Mito Loeffler.
« C’était quelqu’un de très timide, de très gentil, de très sage aussi : il faut vivre la vie en faisant un peu de tout, avait-il coutume de dire », raconte son ami Serge Macri, directeur artistique du festival Pot’Arts et guitariste des Chum’s.
Né à Sierentz en 1961, Mito Loeffler était arrivé à Zillisheim l’année suivante. Tournées mises à part, c’est là qu’il a passé toute son existence, dans sa caravane, au sein de la communauté tzigane installée à l’orée de la commune. Et c’est là qu’il a été terrassé par une crise cardiaque, dans la nuit de samedi à dimanche.
Chez les manouches, la musique est un art de vivre et un héritage familial. Le père de Mito, violoniste réputé, jouait également de la guitare, instrument qu’il commence à apprivoiser vers l’âge de 10 ans. Quatre ans plus tard, il éprouve « un choc » en découvrant Biréli Lagrène : le Bas-Rhinois, qui deviendra la star du jazz manouche contemporain, n’a encore que 9 ans, mais la maestria de l’enfant prodige convainc son aîné de consacrer sa vie à la musique.
Mito débute dans les restaurants et bars des environs, notamment à Mulhouse. Au milieu des années 90, se souvient son épouse, il commence à se faire connaître hors d’Alsace, en jouant sous son propre nom, au sein de divers groupes (notamment le trio parisien Swing Belleville ces dernières années), ou en participant à des enregistrements. Ses tournées l’amèneront de plus en plus loin : vers le sud de la France, la région parisienne, la Grande-Bretagne, l’Italie, la Belgique…
« Il avait un sens mélodique pointu et profond. Malgré ses capacités, il ne recherchait pas la virtuosité, mais toujours la note chantante », analyse Serge Macri, qui se souvient de la réaction, impressionnée, du guitariste Philip Catherine, une autre pointure internationale, lors d’une « confrontation » aux Pot’Arts.
Apparenté à l’accordéoniste Marcel Loeffler et à Yorgui, un autre guitariste, originaires de Haguenau, Mito a longtemps joué avec son frère Dorno, qui l’accompagnait à la guitare rythmique. Mais ces dernières années, il travaillait surtout avec ses fils Fleco, 26 ans, et Zaïti, 23 ans, initiés dès leur plus jeune âge.
Ensemble, ils préparaient un nouvel album (le quatrième sous son nom, après Swing for my friends, Couleur d’automne et Voyages), quelques morceaux avaient déjà été enregistrés. « Fleco et Zaïti vont continuer à suivre ses traces, souligne leur mère. Mito s’est donné tellement de mal pour leur apprendre à jouer… »
Les obsèques seront célébrées ce jeudi 10 novembre à 14 h 30, à l’église de Zillisheim, dans le Haut-Rhin. Tous les admirateurs du musicien sont les bienvenus. « Il adorait tout le monde », confie son épouse.
le 08/11/2011 à 05:00 par Olivier Brégeard
Désolé les amie je n'ai pas l'autorisation de mettre une photo de Mito loeffler . Alors si l'admin voudrait la gentillesse d'en mettre une sous mon article cela me toucherai... et merci pour vos condoléances....